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Le deuil, les ruptures en général, mes points de vue et ma pratique.


« Le travail qu’accomplit le deuil » est une expression née de Sigmund Freud dans l’article « Deuil et mélancolie » en 1915.

Il s’agit du processus intrapsychique consécutif à la perte d’un objet d’attachement, d’un être cher. De ce point de vue, toute perte peut nécessiter un travail de deuil. D’ailleurs l’expression est aujourd’hui communément employée pour tout travail de rupture de vie (sentimentale, professionnelle, géographique etc.) ayant entrainé un déséquilibre psychologique, émotionnel, etc. (ex : « faire le deuil d’une relation.. » ; « je dois faire le deuil de la maison d’enfance car il faut bien la vendre… » etc.).

--> Selon Freud :

- « la confrontation à la réalité » constitue un retrait total de toute libido dirigée vers l’objet d’attachement, soit vers le défunt. Un éloignement de l’image de la personne vivante, pour la projeter dans sa représentation de défunt. C’est la première étape du travail de deuil selon lui.

La seconde étant

- « La rébellion compréhensible », qui consiste à évacuer définitivement toute libido (énergie psychique) dirigée habituellement exclusivement sur l’objet de perte, le défunt, nos liens d’attachements etc.

- La troisième est le retour progressif à la normale de sorte à ce que « Le Moi redevienne libre et sans inhibition ».

--> Selon la vision que j’ai de la théorie de Freud, c’est comme si nous devions « passer à autre chose » en trois étapes progressives n’étant pas plus complexes qu’un évitement lent de l’objet de perte, ou comme de la projection de celui-ci vers le néant.

Ne vaudrait-il pas mieux « apprendre à vivre avec pour avancer » ? Considérant que la vie est un ensemble de changements consécutifs, il est important de conscientiser les ruptures, les pertes, et d’apprendre naturellement à vivre avec. Ce qui revient à contredire la théorie de Freud dans sa première étape du travail de deuil. Les conscientiser est une première étape importante à mon sens, sans cette étape aucun travail de deuil ne peut être « totalement vivable » ou bien sans mauvaises répercussions psychiques ultérieures. Dénier ou « mal ranger » une situation difficile à l’intérieur de soi ne peut être que psychologiquement destructeur, voire dévastateur à court ou à long terme. D’où l’importance de l’expression verbale et/ou créatrice dans ce travail. Ceci-dit je mets l’accent sur le choix de l’art thérapie pour effectuer ce travail, dans le sens où la mise en fonction du processus de création facilitera toujours plus naturellement les changements en soi, vers la progression unitaire d’acceptation.

La conscientisation dans mon cadre thérapeutique, consiste à orienter mon patient vers une intériorité qui lui est propre, pour ancrer davantage en lui les souvenirs qui ont fait force dans sa relation à quelqu’un, dans sa vie en général et dont cette force rend toujours état de force actuelle malgré la perte ou malgré l’idée de perte - toutes les choses importantes qui ne s’en iront pas, et qui feront vivre le souvenir et pour certains plus que du souvenir dans la continuité de la vie, mais avec le sentiment de libération que le Moi exige, tant qu’avec un sentiment proche de l’amour ou de la plénitude au souvenir du défunt. Le travail fait que les choses se rangent progressivement avec logique.

Il n’est pas pour autant plus facile de travailler le deuil en art thérapie car la pratique à visée psychanalytique que j’utilise peut s’avérer remuante tant pour le travail de deuil que pour celui de préparation au deuil –

Néanmoins, le résultat et généralement positif et définitif.

Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, les étapes importantes de vie dans la relation du patient au défunt ne s’en iront pas ; c’est l’ordre d’importance des choses et leurs valeurs qui viendront s’ancrer profondément après une organisation logique de la psyché - un procédé que j’utilise pour ne rien enlever à une personne, de tout ce qui d’important dans sa vie a contribué à la faire devenir une personne complète avec ses potentialités et ses qualités. C’est un travail qui contient tout autant d’étapes, aussi différentes pour les uns et les autres, étant généralement propres à chacun selon les différentes personnalités et situations. Mon travail en psycho-pratique se fait donc naturellement avec autant d'étapes nécessaires à l’individu en besoin de soins.

Élisabeth Kübler-Ross psychiatre pionnière dans le mouvement des soins palliatifs a décrit « cinq phases du deuil » dans le cas d'une maladie terminale, mais également la mort d'un être cher, une séparation, et toute forme de perte catastrophique :

· Le déni - Ex: « Ce n'est pas possible, ils ont dû se tromper. »

· La colère - Ex: « Pourquoi moi et pas un autre ? Ce n'est pas juste ! »

· Le marchandage - Ex: «Je vais m’en sortir j’ai encore beaucoup à transmettre », « Je ferai ce que vous voudrez, faites-moi vivre quelques années de plus. »

· La dépression - Ex: « Je suis si triste, pourquoi se préoccuper de quoi que ce soit ? », « Je vais mourir… Et alors ? »

· L'acceptation - Ex: « Maintenant, je suis prêt, j'attends mon dernier souffle avec sérénité. »

Ces cinq phases de deuil sont souvent utilisées pour organiser le travail en psychothérapie :

Je les trouve justes, pour les personnes se trouvant en situation de maladie incurable et se préparant au décès, ainsi que pour les personnes se préparant au départ d’un proche.

Ces phases peuvent en effet être des thématiques de travail en art thérapie lors du traitement à la préparation au deuil.


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